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Channel: Luc Besson – Les écrans de Claire
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[Avis] Valérian et la Cité des mille planètes de Luc Besson

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Valérian et la Cité des mille planètes, le nouveau film de Luc Besson, s’inspire des BD cultes de Jean-Claude Mézières et Pierre Christin. Ce space opera en 3D est le film le plus cher de l’histoire du cinéma français, et européen, tourné en France. Hier soir, j’ai embarqué dans mon vaisseau spatial pour voir le film en avant-première.

Synopsis

Au 28ème siècle, Valérian et Laureline forment une équipe d’agents spatio-temporels chargés de maintenir l’ordre dans les territoires humains. Mandaté par le Ministre de la Défense, le duo part en mission sur l’extraordinaire cité intergalactique Alpha – une métropole en constante expansion où des espèces venues de l’univers tout entier ont convergé au fil des siècles pour partager leurs connaissances, leur savoir-faire et leur culture. Un mystère se cache au cœur d’Alpha, une force obscure qui menace l’existence paisible de la Cité des Mille Planètes. Valérian et Laureline vont devoir engager une course contre la montre pour identifier la terrible menace et sauvegarder non seulement Alpha, mais l’avenir de l’univers.

 

AVIS

Quelques mots d’introduction

La première « Bande dessinée Valérien » fut publiée il y a 50 ans dans la revue Pilote. En France, c’est l’un de BD cultes et pionnières de la science fiction… Cela fait des années que Christin et Mézières disent que Valérian a inspiré Star Wars ; esthétiquement, par moments c’est en effet troublant. Mézières aurait même écrit à George Lucas, en vain  ! Je vous invite à vous rendre à l’exposition à la Villette pour en apprendre plus sur les bandes dessinées.

Enfant, Luc Besson était fasciné par Valérian et sa collègue Laureline. La bande dessinée a donc marqué son enfance, et le film est d’ailleurs  dédié à son père. Depuis de nombreuses années il projetait de réaliser une adaptation au cinéma. Il s’est impliqué sur le projet à tous les stades, de la genèse, en passant par l’écriture, à la production (avec sa femme Virginie Silla Besson, productrice du film). On ne peut que saluer son ambition, d’autant plus que Luc Besson a tenu a utiliser le meilleur des technologies modernes…  Mais de bonnes intentions et un budget record suffisent-ils à décrocher la lune ?

Cette fois, hélas, non.

Mais avant de vous dire que ce qui m’a semblé décevant, positivons !

L’ introduction  sur  le « Space Oddity » de David Bowie est prometteuse…   Les clins d’œil sont sympathiques, on note ainsi avec plaisir les références à l’ISS. Quel plaisir également de revoir Rutger Hauer dans un univers de science fiction !
Le  « plus  » du film est à mon sens l’univers visuel ( rappelant certes celui du Cinquième Élément et de Avatar ) . Les créatures extraterrestres sont très bien faites -même si,  là encore, les Pearls font penser à des Na’vis nacrés. Le transmuteur est adorable, très fidèle esthétiquement parlant à celui de la BD originelle. Il y a Bubble, blob polymorphe… L’épisode du marché dans le désert nous fait penser à ce que sera peut-être la réalité virtuelle dans quelques années.

Les Pearls

Et l’International Space Station dans le film se transforme en  une cité nommée « Alpha », quelque chose proche de l’arche de Noé spatiale d’Interstellar, une mégalopole où humains et E.T. vivent ensemble. Vous l’avez compris l’esthétique du film m’a plu.
Je m’aperçois que ce que je vous écris est totalement subjectif, si vous ne supportez pas les fonds verts et les effets numériques, « Valerian » n’est pas pour vous. Et puis vous lisez quelqu’un qui a utilisé Paint !

 

Privilégier la forme si on n’a pas un fond solide, les fondations d’un scénario original et stimulant,  c’est un piège…

Je suis la première à dire qu’un copié collé d’un livre ou BD n’est pas intéressant. Encore faut -il que le scénario prenne des risques, soit inventif, emporte notre adhésion.

Valérian et Laureline en mission.

Le scénario signé Luc Besson s’inspire de deux « Valerian »et si, au niveau esthétique, il prolonge l’univers imaginé par les bédéistes, au niveau de l’écriture ce n’est pas vraiment le cas. Par moments, on se demande ce qui se passe et on décroche !
A la décharge de Luc Besson, mon accompagnateur et moi nous avons eu des problèmes avec la 3D, l’image sautait par moments ou se floutait, ce qui nous « sortait » du film. Néanmoins cela n’enlève rien au fait que les motivations et la caractérisation des personnages sont superficielles ou floues.

Autre point négatif : Les deux acteurs principaux sont décevants.  Comme souvent dans une adaptation, je n’imaginais pas les personnages avec ce casting, mais ce n’est pas vraiment là où le bât blesse. Il m’a semblé qu’il n’y avait pas d’alchimie entre eux – alors les dialogues amoureux tombent un peu à plat, ainsi que leur relation professionnelle et personnelle « compliquée ».

Dane de Haan semble peu à l’aise dans son rôle d’agent intergalactique surdoué et dragueur…  ensuite, il me semble qu’il ressemble vraiment peu au Valerian du papier, qui me semble d’une part plus âgé et charismatique… Cet acteur de manière générale me semble plus doué pour incarner des personnages dépressifs, torturés et dangereux.
Cara Delevingne ne m’a pas convaincue non plus. Laureline est une femme forte, une féministe, c’est un beau rôle avec des répliques plutôt intéressantes… Cara D. semble hésiter par moments entre sérieux et humour. La relation entre Korben et Leeloo était bien plus intéressante. Mais bon, Dane n’est pas Bruce Willis et Cara n’est pas Milla.

Clive Owen est assez sous exploité. Dommage.

Valérian a un casting assez fou : Herbie Hancock côtoie Jan Kounen, Mathieu Kassovitz, Ethan Hawke… je n’ai pas reconnu tous les cameos. Saurez-vous les reconnaître ?  Celui d’Alain Chabat est savoureux !
Rihanna (que l’on doit voir un quart d’heure dans le film ) joue Bubble, artiste polymorphe… elle vole le show quelques minutes dans un numéro de cabaret bluffant qui regroupe grosso modo tous les fantasmes projetés sur les danseuses de cabaret tour à tour infirmière, écolière, cowgirl, rollergirl … (bravo à sa doublure danseuse et contorsionnistes.)

Ola Rapace, dans la science fiction de Arès à Valerian.

La partition du compositeur Alexandre Desplat n’a pas retenu mon attention. A part  « Space oddity », aucune musique ne m’a émue.

D’une manière générale, j’ai ressenti peu d’émotions, peu de souffle.

Le rythme s’essouffle également, certains plans s’étirent (le film dure 2h18).

Dommage que cette Odyssée de l’espace, cette Space odyssey ne soit pas la space oddity promise par Bowie dans le prologue, une singularité de l’espace… Bref, dommage que Valerian ne soit pas planant et singulier. En tout cas, le film de Luc Besson a le mérite de remettre sous les feux des projecteurs la bande dessinée. Je ne sais pas pour vous, mais, moi, j’ai envie de feuilleter à nouveau les pages de la saga de bande dessinée.

Valérian et la Cité des mille planètes

Date de sortie : 26 juillet 2017 (2h 18min)
De Luc Besson
AvecDane DeHaan, Cara Delevingne, Clive Owen …
Genres : Science fiction, Aventure, Action
Titre original : Valerian and the City of a Thousand Planets
Distributeur EuropaCorp Distribution
images : Copyright EuropaCorp – VALERIAN SAS – TF1 FILMS PRODUCTION
Photo de l’avant première organisée au MK2 Bibliothèque : avec Bertrand Cizeau de BNP Paribas (au milieu) et Marc Simonetti (en bas), qui a participé aux concept arts pour le film.

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